

Bataille de Zama ( 19 oct. 202 av. J.C )
La bataille de Zama ( Siliana dans le nord-Ouest de l'actuelle Tunisie ) fut, en 202 av. J.C, un affrontement décisif de la deuxième guerre punique. Elle vit s'affronter les armées romaines d'une part, sous le commandement de Scipion l'Africain ( Publius Cornelius Scipio Africanus ) et le roi numide massyle Massinissa, et carthaginoise d'autre part, sous le commandement d'Hannibal et l'autre roi numide massaesyle Syphax, qui y perdirent la guerre. Peu après cette bataille, le sénat carthaginois signa un traité de paix qui mit fin à 20 ans de guerre.
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Scipion décide de disposer ses forces non pas en quinconce, technique habituellement usitée par l'armée romaine, mais en colonnes, les unes derrière les autres, les hastatis en tête, les principes et pour finir les triarii. A cause du grand nombre d'éléphants dont disposait l'ennemi, il laisse des passages libres en chaque manipule, qu'il fait compléter par des vélites et des troupes légères.
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Il remplit les intervalles des premiers manipules de vélites qui furent chargés d'engager le combat. S'ils étaient refoulés par les éléphants, les plus lestes devaient se retirer sur les derrières de l'armée par les intervalles ménagés en ligne droite, et ceux qui seraient enveloppés se replier à droite et à gauche sur les côtés des espaces laissés vides entre les manipules.
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Enfin il disposa la cavalerie italienne sous le commandement de Lélius sur son aile gauche et la cavalerie numides sous le commandement de Massinissa sur son aile droite.
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De son côté, Hannibal plaça sur le front de l'armée plus de quatre-vingts éléphants, et disposa ensuite tout près d'eux les mercenaires qui étaient au nombre d'environ douze mille; c'étaient des Liguriens, des Gaulois, des Baléares, des Maures. Derrière eux se postèrent les Libyens indigènes et les Carthaginois, et enfin à une distance de plus d'un stade, les soldats qui étaient venus avec lui d'Italie. Il assura ses ailes en mettant à la gauche les Numides, ses alliés, et à droite la cavalerie carthaginoise. Il ordonna à chaque chef d'exciter l'ardeur de ses soldats en leur montrant la victoire dans sa présence et dans celle de ses vieilles troupes, et il prescrivit particulièrement aux officiers carthaginois d'énumérer et de peindre à ceux qu'ils commandaient les maux qui attendaient leurs femmes et leurs enfants s'ils étaient vaincus.
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Lorsque tout fut prêt, après plusieurs escarmouches engagées par les Numides des deux armées, Hannibal donna ordre aux conducteurs des éléphants de marcher à l'ennemi. Mais au bruit des trompettes et des clairons qui sonnaient de toute part, ces animaux, effarouchés, se retournèrent en grande partie contre les Numides, auxiliaires de Carthage, et Massinissa, profitant de l'occasion, dégarnit de sa cavalerie l'aile gauche de l'ennemi par un rapide combat. Les autres éléphants tombèrent sur les vélites, entre les deux armées, et rendirent largement le mal qu'on leur put faire, jusqu'à ce que, saisis de crainte, les uns se lancèrent à travers les intervalles ménagés dans l'armée romaine, qui grâce à la prévoyance du général, put les recevoir sans que rien fût troublé, et que les autres, emportés à droite et criblés de traits par la cavalerie de Lélius, furent enfin poussés hors du champ de bataille. Lélius, à la vue du tumulte causé par les éléphants, se jeta sur la cavalerie carthaginoise, la força à fuir en désordre et la poursuivit avec ardeur : Massinissa en fit autant.
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L'infanterie des deux armées s'avança à pas lents et tranquilles; les troupes qu'Hannibal avait ramenées d'Italie restèrent seules immobiles à leur poste. Quand elle se furent rapproché, les Romains, suivant l'usage national, poussant le cri de guerre et frappant leurs boucliers de leurs épées, s'élancèrent.
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Comme on ne pouvait se servir de lances ni d'épées dans ce combat livré corps à corps, les mercenaires l'emportèrent d'abord par leur audace et leur agilité, et blessèrent un grand nombre de Romains. Cependant, forts de leur bon ordre et de leur armure, ceux-ci poussaient toujours en avant. Ajoutez que les soldats de la seconde ligne et les autres excitaient leur ardeur, tandis que les mercenaires étaient abandonnés à eux-mêmes par les Carthaginois, qui, saisis de crainte, n'osaient les secourir.
Ils finirent par plier, et, croyant être trahis, tombèrent sur les troupes qui étaient derrière eux, et commencèrent à les massacrer. Cette attaque soudaine força plus d'un Carthaginois à mourir vaillamment. Surpris ainsi par les mercenaires, ils avaient à combattre contre leurs propres soldats et contre les Romains. Dans l'emportement de leur fougueuse colère, ils détruisirent un grand nombre de leurs auxiliaires aussi bien que de leurs ennemis; au même instant, en se précipitant sur les hastaires, ils y causèrent quelque trouble. Mais à cette vue les chefs des princes lancèrent contre eux leurs colonnes, et dès lors la plupart des mercenaires et des Carthaginois périrent, soit par les mains les uns des autres, soit sous les coups des hastaires. Hannibal ne laissa pas ceux qui avaient échappé à la mort se mêler à ses troupes et ordonna à ses soldats de baisser leurs sarisses pour les repousser, si bien qu'ils se virent forcés de se réfugier vers les ailes ou dans la plaine, des deux côtés ouverte à leur fuite.
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Le terrain qui séparait les deux armées était couvert de sang, de cadavres, de blessés, et cette circonstance jeta Scipion dans un grand embarras. Comment avoir le pied ferme au milieu de ces morts amoncelés les uns sur les autres et d'où s'échappaient des ruisseaux de sang ? Cet amas de corps et la multitude d'armes qui y étaient mêlées rendaient pour des troupes marchant en ordre les mouvements difficiles.
Toutefois Scipion, après avoir fait porter les blessés sur les derrières de l'armée, et rappelé au son de la trompette les hastaires qui poursuivaient les fuyards, les opposa au centre de l'ennemi, en deçà du champ de bataille; puis il ordonna aux principes et aux triarii de serrer leurs rangs sur l'une et l'autre aile, et d'avancer à travers les morts. Aussitôt que cet espace fut franchi, ils se trouvèrent sur la même ligne que les hastaires, et l'infanterie des deux armées se heurta avec une ardeur et une impétuosité incroyables. La plupart moururent obstinément à leur place, et la bataille fut longtemps indécise, jusqu'au moment où Lélius et Massinissa, qui revenaient de poursuivre la cavalerie, rejoignirent le gros de l'armée. Ils tombèrent en queue sur les troupes d'Hannibal, qui périrent sans bouger.
Quelques soldats seulement cherchèrent leur salut dans la fuite, que, du reste, la présence de la cavalerie et l'étendue d'une plaine découverte rendaient difficile. Les Romains perdirent environ quinze cents hommes, les Carthaginois vingt mille, et ils eurent presque autant de prisonniers.
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Rome : ( 25 000 fantassins, 3 000 cavaliers, 6 000 cavaliers numides )
Pertes : 1 500 morts et 4 000 blessés environ.
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- Equites consulares ( Cavalerie lourde garde du corps consulaire sous le commandement de Scipion l'Africain "Publius Cornelius Scipio Africanus" )
- Hastati ( infanterie lourde d'épéistes )
- Principes ( infanterie lourde d'épéistes )
- Triarii ( infanterie lourde de lanciers )
- Velites ( infanterie de javeliniers )
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Aile droite :
- Parasim Numidim ( Cavalerie numide sous le commandement de Massinissa, roi berbère, premier roi de Numidie )
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Aile gauche :
- Equites Romani ( Cavalerie romaine sous le commandement de Laelius )
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Carthage : ( 50 000 fantassins, 4 000 cavaliers et 80 éléphants ) dont 12 000 mercenaires environ
Pertes : 20 000 morts, 11 000 blessés, 15 000 prisonniers environ.
Première ligne de bataille : ( des mercenaires )
- 80 Pilei Ya'ar Libim ( Eléphants des forêts d'Afrique )
- Neitos ( infanterie lourde d'épéiste gaulois )
- Gaemile Liguriae ( infanterie de lanciers ligures )
- Gaesatae ( infanterie gauloise de guerriers nus )
- Qala'im Balearim ( infanterie de frondeurs des baléares )
- Dorkim Maurim ( infanterie de javeliniers maures )
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Deuxième ligne de bataille : ( Carthaginois & Lybiens )
- Misteret Ezra'him ( infanterie d'hoplites phéniciens )
- HaDorkim HaQdosim ( infanterie d'élites de lanciers )
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Troisième ligne de bataille :
- Somrei HaMepaqed ( Cavalerie lourde carthaginoise de gardes du corps d'Hannibal )
- Dorkei Hatqapa Iberim ( infanterie lourde d'épéistes ibères )
- 'Hanatim Libim ( infanterie lourde de piquiers lybiens )
- Loricati Scutari ( infanterie lourde d'épéistes ibères )
- Pezoi Brettioi ( infanterie d'épéiste mercenaires italiens Bruttii )
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Aile droite :
- Parasim Libi-Ponnim ( Cavalerie lourde libyo-phénicienne )
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Aile gauche :
- Parasim Numidim ( Cavalerie numide )
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Dispositif général romain sous le commandement de Scipion l'Africain

Dispositif romain en colonnes, et non comme d'habitude en quinconce

Aile droite romaine, cavalerie numide sous le commandement de Massinissa

Aile gauche, cavalerie romaine sous le commandement de Lélius


Dispositif général carthaginois en 3 lignes, sous le commandement d'Hannibal

Aile droite, cavalerie carthaginoise

Aile gauche carthaginoise, cavalerie numide sous le commandement de Massaesyle Syphax



Charge des éléphants carthaginois




Mise en déroute de la première ligne de mercenaires











