

La baliste ( du latin ballista et du grec βαλλίστρα, à partir du mot βάλλειν, ballein, "lancer, jeter", au pluriel ballistæ en latin ) était un engin de siège développé à partir d'une arme grecque plus ancienne.
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Son fonctionnement est basé sur différents mécanismes utilisant l’action de deux leviers sur des ressorts à torsion, constitués de plusieurs faisceaux de fibres tordues. Les premières versions lançaient de lourdes flèches ou des projectiles sphériques, comme des pierres de différentes tailles, au cours des sièges. Elles ont servi de base pour développer une arme de tir plus petite, le scorpion et peut-être le polybolos.
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La baliste est abandonnée au haut Moyen-Age au profit des engins à contrepoids, la pierrère puis ses perfectionnements : la bricole, le mangonneau, le trébuchet. Cependant, le nom "baliste" est conservé au Moyen Âge pour désigner l'arbalète à tour et parfois, abusivement, les engins de siège à contrepoids.
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À l'origine, le mot "catapulte" désigne un engin lanceur de flèches, alors que le terme "baliste" fait référence à une machine qui lance des pierres, mais la signification des deux termes a été intervertie à partir du IVe siècle de notre ère, d’où parfois une certaine confusion dans les termes. Le fait que le mot "catapulte" ( qui a donné un verbe : "catapulter" ) soit devenu un terme générique, qui, à certaines époques, désigne indistinctement tous les engins de siège de la baliste au trébuchet, obscurcit encore la terminologie.
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Les premières balistes de la Grèce antique ont été développées à partir de deux armes connues sous le nom d'oxybèles et de gastraphetes. Le gastraphetes ( "arc-ventre" ) était une arbalète tenue à la main. C’était un engin composite prévu pour être armé avec les deux mains, avec un cliquet empêchant le tir lors du chargement. La puissance disponible n'était pas suffisante pour qu’il soit utilisé avec succès contre les hoplites et les phalangistes.
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Plus grandes et de construction plus lourde, les oxybèles utilisaient un treuil et étaient montées sur un trépied. Ils avaient une cadence de tir plus faible et étaient utilisés comme machines de siège. L'invention de la technique du ressort à torsion a permis de construire la première baliste. L'avantage de cette nouvelle technologie était la brièveté du temps de relaxation du système. Ainsi, il est devenu possible de tirer des projectiles plus légers à des vitesses plus élevées sur une plus longue distance. Pour l’oxybèle, les règles des armes à torsion exigeaient que davantage d'énergie puisse être stockée, plus sa taille était importante et plus le projectile pouvait être lourd, sinon sa portée était limitée par la quantité d'énergie stockée. Les premières versions de la baliste semblent avoir été mises au point pour Denys, tyran de Syracuse, vers 400 av. J.C.
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Les balistes grecques semblent avoir été principalement conçues comme armes de siège. Toutes les composantes qui n’étaient pas en bois étaient transportées dans les fourgons de l’armée. Elles étaient assemblées sur place, avec du bois si nécessaire. Certaines étaient installées sur de grandes tours de sièges, fortifiées et mobiles, ou même sur le champ de bataille.
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En raison de tous les avantages tactiques présentés, ce fut seulement sous Philippe II de Macédoine et plus encore pendant le règne de son fils Alexandre, que la baliste a commencé à se développer et être reconnue comme engin de siège et comme artillerie de campagne. Polybe a rapporté l'utilisation de balistes portables plus petites, appelées scorpions, au cours de la Deuxième guerre punique. Étant donné que ces armes utilisaient des munitions légères ( donc délivrant moins d'énergie à l'impact ), il existe une opinion largement répandue selon laquelle elles auraient été davantage utilisées dans un rôle défensif, ou pour détruire des structures légères, défensives ou offensives. Une arme moins précise comme l'onagre ou d'autres pièces d'artillerie équipées d'un seul bras pouvaient frapper avec davantage de force, et donc être utilisées avec davantage d’efficacité comme arme contre de solides fortifications en bois ou en maçonnerie.
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Les balistes pouvaient facilement être modifiées pour tirer à la fois des projectiles sphériques et des flèches, ce qui permettait à leurs servants de s'adapter facilement et en temps réel à la situation qui prévalait sur le champ de bataille. Quand le rôle de l'artillerie de campagne est devenu plus élaboré, un joint de Cardan ( qui a été inventé uniquement dans ce but ) a été intégré à l’affût de la baliste, ce qui permettait aux opérateurs de modifier au besoin la trajectoire et la direction du tir de la baliste, sans avoir besoin de procéder à un long démontage de la machine.
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Après l'absorption des anciennes Cités-États grecques par les romains en 146 av. J.C., la technologie grecque la plus avancée, a commencé à se répandre dans de nombreuses régions sous influence romaine. Ce fut le cas notamment des progrès militaires très significatifs réalisés par les Grecs ( notamment par Denys de Syracuse ), ainsi que toutes les avancées scientifiques, mathématiques, politiques et artistiques. Les Romains ont "hérité" de la baliste à ressort de torsion qui s’est ensuite répandue dans plusieurs villes autour de la Méditérannée, devenues romaines en tant que prises de guerre, comme c’est le cas de la ville de Pergame, qui a été décrite comme un "trophée" d’armes posées sur une balustrade.
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La baliste à torsion, développée par Alexandre, était une arme beaucoup plus complexe que les précédentes et les Romains l’ont développée encore davantage, en particulier dans ses versions plus petites, qui pouvaient être facilement transportées.
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Ballista
