

Principes ( Réforme Polybienne )

Les principes également appelés principia ( du latin princeps, premier ) sont les soldats de la première ligne ( d'où leur nom ) puis ultérieurement de la deuxième ligne dans la légion romaine des premiers siècles de la République romaine.
Initialement, les premiers Latins appelaient principes et principia l'avant-garde, les premiers bataillons que l'on opposait aux ennemis. Cette tactique ayant changé, on fit passer ces bataillons aux secondes lignes, et on les mit après ceux que l'on appelait hastatos, entre les hastati et les triarii mais on leur laissa leur premier nom; principes.
Les principes étaient des soldats expérimentés dans la maturité de l’âge. Leurs armements étaient constitués d'une cotte de maille, la Lorica hamata empruntée aux Gaulois, d'un glaive court, le gladius pris aux Espagnols, et d'un ou deux javelots, le pilum, fait pour se tordre à l'impact dans un bouclier ennemi afin de handicaper l'adversaire dans ses mouvements et de l'empêcher de le réutiliser.
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Après la réforme de l'Armée opérée par Marius, ils formaient la seconde ligne dans chaque cohorte, unité tactique plus petite que la légion. Les principes chargeaient après les hastati afin de les relayer contre un ennemi puissant. Les principes étaient mieux armés et entrainés que les hastati, ils étaient aussi issus d'un classe de population plus élevée, mais plus basse que celle des triarii.
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Les Principes étaient les soldats dans la fleur de l'âge et formaient la deuxième ligne dans la formation de combat d'une légion. Ils engageaient le combat si les Hastati n'étaient pas capable de rompre la formation ennemi. Avoir une importante réserve de troupes fraiches disponibles sur le champ de bataille à engager dans les moments critiques était un des facteurs cruciaux dans le succès des armées romaines.
Ils sont protégés par un scutum, un casque de bronze de type Montefortino, une jambière de bronze sur leur jambe d'appui et une lorica hamata ( cotte de maille ) ( Polybe 6.23.2-14 ). Ils portent aussi un gladius. Dès que l'ennemi se trouve à portée ils lanceront leurs pila pour affaiblir leur formation et ensuite engager un combat rapproché.
La haute qualité de l'équipement fut une des plus grandes forces de l'infanterie romaine, à coté de leur stricte discipline. Le scutum était un bouclier oval, couvert d'une toilé, contreplaqué de bois, mesurant environ 1.2 mètres de haut, offrant une excellente protection contre la plupart des armes ( Polybe 6.23.2-5 ).
Le gladius hispaniensis, adopté durant les conflits de la fin du IIIème siècle est une très bonne arme pour se battre en combat rapproché. Sa lame, forte et rigide, a une pointe acérée pour pénétrer les armures lourdes tout en portant des coups efficaces avec les tranchants ( Polybe 6.23.6-7 ).
Le pilum, le lourd javelot romain, est conçu pour plier après l'impact, de sorte qu'il est difficile de le retirer des boucliers qui deviennent dés lors inutiles. D'autre part, son poids lui donne une grande capacité de pénétration ( Polybe 6.23.9-11 ).
Historiquement, les 1200 Principes d'une légion étaient organisés en dix manipuli, l'unité tactique de base de l'armée romaine. Normalement, la légion avance, comme une sorte de damier, dans la fameuse formation en quinconce. Trois lignes d'infanteries lourdes avec de larges espaces entre les manipules, mais qui sont couverts par les lignes suivantes.
Cette formation donnait à l'armée romaine une grande manoeuvrabilité sur le champ de bataille, la rendant moins dépendante du terrain que la phalange grecque. Durant la bataille, ces espaces entre les manipules permettaient aux unités battues ou en retraite de se retirer en bon ordre alors que des troupes fraîches se déplaçaient à travers les lignes vers le front.
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